La galerie des Terreaux
envahie de skateboards
Cette exposition nous invite à découvrir les créations de 12 artistes urbains sur un nouveau support créatif :
la planche de skate. Chacun se voit confier 4 skateboards et pour directive de l’aborder comme un mur.
Photographies par Lionel Rault
17H32, 17H48, 17H53 & 17H57 par Bouda
À l’image de la ville, théâtre constant de ses créations, la peinture est pour Bouda un lieu de réunion des individus, de ceux représentés comme de ceux, bien réels, qui se prennent au jeu en la décryptant. Sur ces quatre planches, elle invite le spectateur à s’immiscer dans la toile, à y découvrir des petits détails cachés, et à se mêler à la danse.
Le crépuscule mis en lumière
15 mois en résidence artistique ont permis à Bouda d’approfondir et de travailler la thématique de ses boards : Le crépuscule. « Le crépuscule est pour moi le moment le plus apaisant de la journée. Il marque la fin du jour et ainsi le début de la nuit et nous plonge dans une ambiance articulière qui ne dure qu’un court moment. » Bouda
Un travail d'orfèvre
La planche « 17h48 » aura été retravaillée de nombreuses fois. La board a été repeinte 3 fois pour obtenir le résultat que Bouda souhaitait.
Courant artistique ou électrique ?
Bouda a dû redoubler de créativité et d’ingéniosité pour faire face aux courts circuits de son atelier, l’empêchant de réaliser ses boards. L’artiste a peint quasiment tous les soirs à la lampe frontale.
Ouvrez grand les yeux
En observant attentivement chaque board, vous pourrez remarquer qu’une planche sur deux met en lumière des quartiers de Paris et Lyon, deux villes que la jeune artiste affectionnent. Saurez-vous reconnaître ces lieux de vie ?
Dénouement fragile par CHUFY
L’équilibre fragile que propose d’illustrer Chufy repose sur un modèle mathématique : chaque peinture se construit au fur et à mesure, comme l’on dessinerait une architecture. Dans cette démarche, le processus de création importe autant que le résultat final de l’œuvre. Cherchant à troubler la perception du spectateur, Chufy pense l’égarement du public comme cheminement vers une trouvaille.
100m de scotch pour 4 boards
Les secrets de l’artiste pour réaliser ses boards ? De l’huile de coude, plusieurs nuances de peinture et surtout 100m de scotch pour réaliser des formes rectilignes parfaites. Un travail de patience souligné à merveille à travers ces oeuvres.
Passionné d'architecture et de graphisme
Durant son parcours, il se fascine très vite pour l’architecture et les techniques de créations qui lui sont propres : la perspective et la mise en volume modulable. Il utilise très vite ce processus de perspective systématique, basé sur un modèle mathématique, pour créer ses propres œuvres.
Point de fuite comme ligne directrice
Chufy compose ses oeuvres au fur et à mesure, de la même manière qu’un architecture le ferait en dessinant ses plans. Il tient compte de l’espace existant et imbrique les éléments les uns dans les autres pour créer une composition originale.
Lorsque matière et formes se rencontrent
« La planche de skate est un tout nouveau support pour moi. Ni carré, ni blanc, il présente une matière et une forme bien particulières. J’ai choisi de jouer avec le bois, en l’intégrant finement dans mon processus de création, de manière à le sublimer en le laissant apparaître au maximum. » Chufy
Ride the lightning par LOODZ
Pour son quadriptyque, l’idée de mettre en scène une course était un excellent moyen pour Loodz de synthétiser ses multiples approches de la peinture. L’esprit de compétition pousse vers l’Excellence quiconque souhaite s’attaquer au skate comme le fit autrefois Loodz, au quartier des Pâquis à Genève.
Skateur avant d'être graffeur
« A Genêve, j’avais l’habitude d’aller skater au quartier populaire des Pâquis. Plus tard, j’ai remplacé cette pratique par celle du basket dans ce même endroit, avant d’y poser mes premiers graffs. Un vrai terrain de jeu et d’expérimentations, le souvenir des Pâquis restera ma madeleine de Proust. » Loodz
Quadriptyque haut en couleurs
Le point de départ de la réalisation de ses oeuvres était de trouver la bonne approche. Plutôt peindre chacun board différemment ? par deux ou par quatre ? Loodz s’est finalement tourné vers le quadriptyque, parfait pour investir pleinement l’intégralité des 4 planches.
Entre dynamisme et figuratif
Entre figuratif et abstrait, Loodz nous invite dans une course effrénée aux allures de sciences fiction. La mise en scène de la course entre les 2 vaisseaux spaciaux était un excellent moyen pour Loodz de synthétiser ses multiples approches de la peinture.
14 jours de production
« Il m’a fallu 14 jours pour venir à bout de cette oeuvre intitulée Ride The Lightning. » Loodz
Passage 1, 2, 3 & 4
Wenc utilise la peinture et l’architecture pour faire parler des lieux, en racontant des histoires. Il décrypte les interactions qui existent entre la ville et les corps de ses habitants. L’opposition entre la dimension construite des environnements urbains et un matériau organique, désorganisé et végétal, fait émerger une poésie des flux du quotidien et interroge la place de l’humain.
Une double lecture
Wenc propose une double lecture de ses planches toutes réunies. De la gauche vers la droite, la nature semble reprendre ses droits. Alors que dans le sens inverse, la végétation laisse place à l’urbanisation.
Notre environnement comme inspiration
« Mes idées de dessin émergent des interactions qui existent entre la ville et les corps de ses habitants. Les inspirations viennent des murs, des situations et des individus peuplant ces villes que j’observe. » Wenc
Jeune peintre et architecte
On retrouve dans le travail de l’artiste une opposition répétée entre la dimension construite des environnements urbains et un matériau plus organique, désorganisé et végétal, traduisant son aspect sensible.
Dédicace cachée
Ouvrez grand les yeux, Wenc a pour habitude de s’amuser à intégrer des noms de personnes et de structures qui lui sont chères. Plusieurs dédicaces sont cachées dans les 4 boards, saurez-vous les retrouver ?
Sans titre par SPHINX
La ligne directrice de Sphinx, la recherche du mouvement, englobe l’idée d’une énergie de mutation, d’une évolution perpétuelle du vivant. Avec son style “organic-galactic”, Sphinx situe ses visuels comme partie d’un tout: pourquoi alors donner un titre à ce qui n’est pas singulier ?
Le skate comme inspiration
« Pour moi, l’univers du skateboard a été une source d’inspiration, notamment en matière de visuels. Je pense surtout au travail de Jim Phillips (designer pionnier de la marque Santa Cruz), dont le style particulier a profondément marqué tout un imaginaire collectif autour de l’art urbain » Sphinx
Un univers organic-galactique
Pour Spraying Board, Sphinx a opté pour la réalisation d’un visuel propre à chaque planche, en gardant à l’esprit une cohérence d’ensemble.
L'équilibre de l'espace utilisé
» J’ai aussi réfléchi à un équilibre précis entre les pleins et les vides d’une planche à l’autre. C’est par la transformation et la déformation d’éléments plus ou moins figuratifs, à partir de mon style organic-galactique, que je peux envahir l’espace qui m’est proposé. » Sphinx
Des oeuvres sans titre ?
L’équilibre de l’espace, les formes impossible à identifier font appel à notre imaginaire, et se prêtent à tous types d’interprétations. Sphinx situe ses visuels comme partie d’un tout : pourquoi alors donner un titre à ce qui n’est pas singulier ?
Ascension 1, 2, 3 & 4 par LE MONSTR
Dans la composition de Le Monstr, le temps ne contraint pas l’action, comme c’est souvent le cas dans nos vies au rythme effréné. Dans ce monde en noir et blanc, comme suspendu et apaisé, on accède à une sorte de ralentissement, une force d’apesanteur, et le temps n’est plus un facteur d’asservissement, mais d’émancipation. On retrouve alors un certain bien-être.
Le temps comme facteur d'émancipation
« On accède à une sorte de ralentissement, calqué sur le rythme des planètes : un ralentissement se fait ressentir, une force d’apesanteur, et le temps n’est plus un facteur d’asservissement, mais d’émancipa-
tion. On retrouve alors un certain bien-être. » Le Monstr
Et si on prenait le temps ?
« Dimension très importante dans mon travail, le temps ne contraint pas l’action, comme c’est souvent le cas dans nos vies au rythme effréné. » Le Monstr
Étape par étape
Pour chacune de ses compositions, Le Monstr se laisse guider par son inspiration. Il ne trace jamais des dessins préparatoires et se lance direcement sans jamais connaître la version finale de l’oeuvre.
Un système indépendant
» Telles des briques, j’ai dans mon inventaire seulement quelques pièces qui peuvent toutes s’imbriquer les unes entre les autres et donc créer un parcours sans limites.
Le système devenu indépendant, il peut être reproduit à l’infini sans jamais avoir deux oeuvres identiques. » Le Monstr
Suketo Rolls par Bambi
Bambi partage ses émotions, au travers de visuels dont la fraîcheur estivale génère une ambiance presque éthérée, comme un rêve de voyage. Les poissons qui transportent des sushis dansent avec la mort: on peut y voir le reflet amusant de nos tendances, de nos angoisses, de nos désirs aussi.
Graffeur et ancien skateur
L’artiste a pratiqué durant de nombreuses années le skateboard avant d’évoluer vers une autre discipline : le graffiti.
» Ce fut un réel plaisir d’importer et de transposer mon univers sur ce support. » Bambi
Grand poisson deviendra petit sushi
C’est de manière dérisoire et avec une touche d’humour que l’artiste a choisi d’illustrer ces quatre planches.
» Mes poissons interagissent de façon subliminale avec un met qui les représente sous une forme différente (sushi, maki, etc). » Bambi
Une réflexion poétique
Les 4 skateboards proposent une réflexion poétique sur l’ordre naturel (ou non) des choses. C’est un reflet sociétal de notre époque que vous pouvez interpréter de plusieurs façons selon votre imagination.
Recherche d'un graphisme nouveau
C’est durant sa résidence artistique au Fort Superposition que Bambi a développé et approfondit un nouveau graphisme orienté autour des poissons. Un résultat produit en seulement 2 semaines.
Transversales par MANI
Improvisant un enchaînement de formes et de mécaniques, comme des “vaisseaux spatiaux”, Mani utilise ici la même technique que pour ses collages de rue : de l’encre de Chine frottée. Cela lui a permis de composer au fur et à mesure, juste par accumulation, sur ces boards dont il a choisi de respecter l’horizontalité.
Laisser libre cours à notre imagination
Pour ces boards, Mani a souhaité retrouver un mode de composition qu’il affectionnait étant plus jeune, au début de sa pratique. L’absence de personnages et de narration laisse place à l’expression libre d’un trait rêveur.
Voyage dans le temps
Pour s’approprier le support, l’artiste à d’abord pensé à l’Hoverboard de “Retour vers le futur”, emblème de la culture Geek. C’est ainsi que lui est venue l’idée de représenter des vaisseaux spatiaux.
16 jours de travail intense
Mani s’est plongé durant plus de 2 semaines dans la réalisation de ces skateboards. Chaque board a été produite en 4 jours.
Composition horizontale
« Pour moi, le skate ça roule, c’est horizontal. J’ai donc choisi d’exploiter
mon support de cette manière. » Mani
Manuals par BEBAR & YAKES
Pour cette “figure de style” fluorescente, le duo multiplie les trompe-l’oeil. Entre canette écrasée, architectures renversées et fleurs sous acide, les éléments parfois tranchants, organiques ou structurels se rencontrent et se fracassent pour le plaisir d’une lecture à 360 degrés.
9h de travail pour 4 boards
Le duo parisien a réalisé les 4 skateboards en un temps reccord : une soirée seulement !
Aucun croquis, mais guidés par l'inspiration
Yakes et Bebar ont réalisé leurs boards en freestyle, sans aucun croquis prréalablement dessiné. Leur méthode de travail en binôme ? Assis l’un en face l’autre, chacun s’est emparé d’une board durant 30 minutes avant de laisser la place à l’autre pour compléter la composition.
Une ode à la vie et l'imaginaire
« Nous avons cherché à représenter une jolie figure de style que vous êtes invités à interpréter, en laissant libre cours à votre imagination. » Bebar x Yakes
Trompe-oeil
Rappelant une décadence fluorescente,
les trompe-l’oeil se multiplient :
entre canette écrasée, architectures
renversées et fleurs sous acide.
Retrouvez les artistes
Instagram : @bebarbarie et @yakes_
Facebook : BEBARBARIE et YAKES
Aboveboard par COMBO
Voici la grande “famille” de COMBO: en faisant appel à des symboles de la pop culture, l’artiste touche à une part de l’intimité du commun. Sa lecture subversive et engagée, quoique toujours teintée d’un humour de circonstance, renvoie directement aux injustices induites par notre société, en évitant l’écueil du discours moralisateur.
Une grande famille
» Pour illustrer ces skateboards, j’ai choisi d’utiliser les mêmes personnages que ceux représentés dans mes oeuvres murales.
Je les ai tous réunis comme une grande famillle car comme ces boards, ils sont tous uniques mais côte à côte, ils forment un seul et même ensemble. » COMBO
Des personnages engagés
Cette photo de famille rassemble plusieurs personnages mythiques de bande dessinée et de film. Chacun défend ses propres causes à l’image de Wonder Woman qui représente le Girl Power, Frida Kalo illustrant le féminisme ou encore l’homophobie dépeint par Tintin et le Capitaine Haddock.
Source d'inspiration
Combo s’est beaucoup inspiré de Diego Rivera, un artiste mexicain qui a realisé toute sa vie des fresques murales dans lesquelles il raconte l’histoire et les problématiques de son pays.
Un collage comme dans la rue
» Tous les personnages ont été colorisés à la main, à l’acrylique puis collés sur les planches pour retrouver cet effet d’affichage de rue que j’ai dans ma pratique de street-artiste au quotidien. » COMBO
Neo-Genesis par YANDY
En idéalisant la formation de l’univers avant la genèse, Yandy propose deux dyptiques, deux illustrations de l’origine: l’une, personnelle, situe l’identité visuelle de l’artiste au coeur des années 1970; l’autre, universelle, place le “poisson fruit” au départ de toute l’évolution du vivant.
Un résultat incroyable en peu de temps
Lorsque la rapidité et la qualité se rencontrent, le résultat est incroyable ! Yandy a réalisé “La creacion de los rectiles” en seulement une semaine tandis qu’il lui a fallut seulement 2 jours pour réaliser la seconde.
Des volumes à partir de matériaux réutilisés
C’est en volume, par l’accumulation de plaques MDF – longtemps conservé de son côté – que les planches de Yandy ont été construites. Une belle manière de réinventer les planches en réutilisant des matériaux.
Idéalisation et onirisme
« Mon travail part de la volonté d’idéaliser la formation de l’univers avant la genèse. » Yandy
Célébration du cycle de la Vie
De cette manière, mon oeuvre ‘La creación de Los Rectiles’ s’est enrichie d’une dimension onirique en proposant une réflexion sur les origines de la vie avant la Création et la célébration du cycle de la Vie, quand tout n’était qu’un : Ciel, Terre et Mer.. » Yandy